Photo : courtoisie Roger Gaudreau

le sabord logoPour les 40 ans de sa pratique artistique, le sculpteur Roger Gaudreau revient avec l’exposition Extrait de jardin XIII, Révérence là où tout a commencé : à la galerie Raymond-Lasnier. Le grand artiste, qui signe entre autres les bancs artistiques Flottille devant l’amphithéâtre Cogeco, nous partage son histoire.

 

Du bois à la forêt/terre créatrice

Natif de Rimouski, mais ayant grandi à Plessisville, Roger Gaudreau entame sa carrière professionnelle en Mauricie à la suite d’un baccalauréat à l’Université du Québec à Trois-Rivières puis d’une maîtrise à l’Université du Québec à Chicoutimi. Chargé de cours à l’UQTR depuis 1996, il s’implique dans la vie artistique trifluvienne, notamment depuis 2017 comme président du conseil d’administration de la Biennale nationale de sculpture contemporaine. L’environnement mauricien n’est d’ailleurs pas sans influence sur son œuvre : « mon rêve quand je faisais ma maîtrise, c’était d’avoir mon atelier sur ma terre à bois. Ce rêve s’est réalisé il y a trois ans; en 2018 j’ai tout vendu, et j’ai racheté une maison dans le coin de Shawinigan avec atelier sur un terrain avec d’immenses arbres » confie-t-il, sourire aux lèvres.

Ce  déménagement a influencé sa création à plusieurs niveaux. Alors qu’il sculptait la pierre, le métal et le bois, son nouvel atelier, plus petit, l’a obligé à choisir. Il a opté pour le travail du bois, moins exigeant physiquement que celui de la pierre, et très cohérent avec ses valeurs : « le bois, ça se recycle. Si je ne vends pas les œuvres, je peux toujours les remettre dans la forêt. Elles réintégreront le sol. Tous les matériaux que j’utilise, même les socles imprimés en plastique à base de maïs, sont biodégradables ». En outre, la majorité des pièces de bois utilisées pour l’exposition proviennent de son terrain ou de celui de ses voisins. Il mentionne également : « cette préoccupation écologique est très présente dans les travaux et les pratiques de mes étudiant.e.s. Et quand tu vois les gens qui s’inquiètent, c’est normal de se demander “moi, qu’est-ce que je peux faire” ? » S’il ne prétend pas être carboneutre (il reconnaît recourir à des machines qui nécessitent de l’électricité pour sculpter, et dépenser de l’essence en transportant ses pièces), Roger Gaudreau conçoit ses œuvres dans une vision organique, de l’origine des matériaux à leur retour à la terre.

 

Cultiver sa curiosité… et son jardin

Sa première exposition professionnelle, D’Italie, a eu lieu au centre Raymond-Lasnier en 1983. C’était important pour lui en 2023 de revenir sur les lieux où tout a commencé : « j’avais contacté Marie-Andrée Levasseur [directrice du Centre] longtemps d’avance pour avoir une place en 2023 », raconte-t-il. L’exposition en cours, Extrait de jardin XIII, est composée de sculptures sur socle, de poèmes tantôt suspendus, tantôt intégrés aux œuvres, ainsi que de gravures imprimées à l’encre. Si cette exposition souligne les 40 ans de vie professionnelle de l’artiste, elle n’est pas pour autant une rétrospective, mettant notamment de l’avant de nouvelles techniques.

Chaque sculpture allie la technique traditionnelle de la sculpture du bois et l’impression 3D. Roger Gaudreau explique que, « dans l’Histoire de l’art, à chaque fois que des nouveaux matériaux apparaissent, les artistes sont les premiers à s’en emparer pour essayer de faire quelque chose d’autre, à les détourner de leur finalité première pour en explorer le potentiel ». L’enseignant aime beaucoup suivre le développement des pratiques artistiques. Attentif aux tendances présentes aux États-Unis, il a remarqué que la modélisation 3D occupait une place importante dans les départements d’art. La juxtaposition de ces deux techniques, celle traditionnelle de la sculpture sur bois et actuelle de l’impression 3D, lui permet également de travailler la dualité nature/culture, au cœur de sa démarche. Certaines pièces comportent des morceaux de bois équarris à la main, d’autres sculptés en série rappellent les motifs ornementaux et un élément en plastique coloré imprimé sur mesure pour être intégré aux autres éléments. Imprégné du lieu qu’il habite, Roger Gaudreau a jugé aussi important d’intégrer la poésie à cette exposition pensée d’abord pour le Centre Raymond-Lasnier. C’est tout naturellement qu’il a sollicité Guy Marchamps et Lévis Martin pour contribuer au projet.

Cette première expérience de gravure sur bois en 2D a éveillé la curiosité de l’artiste, qui prévoit explorer cette voie dans les prochains mois, voire « préparer une série pour la prochaine biennale d’estampe » en 2025. D’ici là, il est encore possible de déambuler au cœur du jardin de Roger Gaudreau jusqu’au 11 juin au Centre Raymond-Lasnier !

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