Par Louis-Serge Gill, mai 2017
« Créateurs de richesses ». Comme en témoigne si bien le slogan choisi pour la Semaine de l’action bénévole 2017, les bénévoles contribuent au maintien du lien social. Pourtant, tout n’est pas rose et il est même parfois difficile d’en recruter. À cet égard, donc, comment devient-on bénévole et existe-t-il une formation spécifique pour ces créatrices et créateurs de richesse?
C’est la question que nous avons posée à France Cormier qui a œuvré pendant 23 ans au Centre d’action bénévole de Shawinigan. Madame Cormier mène aujourd’hui ce que l’on appelle une retraite active : engagement à titre de co-porte-parole régional de Québec solidaire, au Service d’aide aux consommateurs de Shawinigan, sur le conseil d’administration de l’Accorderie et au Comité de solidarité de Trois-Rivières. À la lumière de ce parcours, madame Cormier nous rappelle néanmoins qu’il n’y a pas de hiérarchie dans les actions bénévoles : chaque geste compte. Mais, qu’est-ce qui motive des citoyennes et citoyens à s’engager activement dans la vie sociale?

France Cormier, qui a œuvré pendant 23 ans au Centre d’action bénévole de Shawinigan, avoue être déçue que l’on véhicule parfois l’image des bénévoles comme des gens qui cherchent à passer le temps.
À l’image du bénévolat, les raisons de cet engagement pour autrui sont multiples et il n’en existe pas de forme unique. Par exemple, cela peut être un legs parental (les plus jeunes ayant déjà accompagné des parents lors de sorties et d’activités décident de poursuivre dans cette « tradition ») ou l’envie de redonner à autrui et à la société. Parfois, le bénévolat prend même la voie de la militance, c’est-à-dire l’ardent besoin d’épouser une cause, que ce soit celle des femmes ou des plus démunis. Quel que soit le chemin ou les raisons qui nous mènent au bénévolat, pour madame Cormier les bénévoles sont des « gens de cœurs qui rendent le monde plus humain ».
Dans des cas très spécifiques comme le Courrier des jeunes, les centres d’action bénévole suggèrent une formation de base pour le travail avec les enfants du primaire. Autrement, dans la majeure partie des cas, on ne recherche pas des « spécialistes » ou des bien experts dans un domaine, mais bien des gens ayant à cœur le bien-être d’autrui, que ce soit par la livraison de repas chauds ou congelés, du temps passé avec des aînés en les accompagnant à des rendez-vous médicaux ou en allant simplement faire des courses avec eux. L’action bénévole se déploie au rythme de chacun. Avec l’expérience, France Cormier nous avoue être déçue que l’on véhicule parfois l’image des bénévoles comme des gens qui cherchent à passer le temps. Au contraire, nous dit-elle, ce sont des personnes d’une grande intelligence et d’une curiosité incomparable. en tout temps, leur implication vient comme une bouffée d’air frais.
Finalement, il importe de signaler aux lectrices et aux lecteurs que ces « créateurs de richesse » ne sont pas toujours là où nous avons l’habitude de les voir. Chacun de nous, à sa manière, quand il s’offre pour conseiller un parent, quand il s’occupe du voyagement de l’équipe sportive des enfants ou quand il aide un voisin pour des travaux manuels, donne de l’oxygène à la société et contribue à la rendre plus saine.